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UNDERCOVER et le cinéma : quand la mode raconte des histoires

UNDERCOVER et le cinéma : quand la mode raconte des histoires

Un vêtement peut raconter une scène. Il peut incarner une tension, prolonger un film, faire ressurgir une image. Chez certains créateurs, la mode dépasse le cadre de la silhouette pour devenir récit. Jun Takahashi en fait partie. Depuis la naissance d’UNDERCOVER en 1993, son travail brouille les lignes entre couture et chaos, entre art visuel et narration textile.

Le cinéma, chez lui, n’est pas une référence : c’est un langage. Ses collections ne citent pas les films. Elles les prolongent, les transforment, les traduisent en étoffes. Le corps devient écran, la coupe devient montage, le vêtement devient mémoire. Et lorsque Takahashi rend hommage à Akira Kurosawa, c’est tout un pan du cinéma japonais qui vient habiter ses pièces.

Throne of Blood : un hommage tissé à Akira Kurosawa

L’une des expressions les plus saisissantes de cette approche est la collection Automne-Hiver 2022 d’UNDERCOVER, conçue comme un hommage entier à Kumonosu-jō (蜘蛛巣城) — Le Château aux toiles d’araignées — film majeur de Kurosawa sorti en 1957.

Cette adaptation magistrale de Macbeth, transposée dans un Japon médiéval brumeux et hanté, mêle destin tragique, violence contenue et visions prophétiques. Le personnage de Washizu, interprété par Toshiro Mifune, porte la folie et la solitude à l’écran avec une intensité rare.

Jun Takahashi puise dans cette atmosphère pour concevoir une série de pièces aux codes visuels puissants :

  • Une illustration rouge et verte inspirée d’une scène de falaise du film,

  • Le titre "THRONE OF BLOOD" imprimé dans le dos,

  • Les caractères japonais 蜘蛛巣城 brodés en rouge sur la toile,

  • Un patch samouraï brodé sur la manche gauche.

Chaque élément agit comme un fragment de pellicule. Ce trench collector devient un objet cinématographique porté à même la peau, un hommage visuel doublé d’un geste narratif.


UNDERCOVER : le montage comme principe stylistique

La référence au cinéma n’est pas un cas isolé dans l’univers d’UNDERCOVER. C’est un principe de création récurrent.

  • 2003 : la collection SCAB, déstructurée, violente, post-apocalyptique, puise dans les films d’horreur, le punk, le chaos visuel.

  • Collaboration avec Stanley Kubrick : Takahashi obtient les droits pour travailler autour de A Clockwork Orange ou 2001, l’Odyssée de l’espace, réinterprétés via t-shirts, sweats et visuels hybrides.

  • Visuels intégrés : Lynch, Tarkovski, Godard ou De Palma apparaissent, comme citations glissées dans un storyboard textile.

Chaque saison, le stylisme se construit comme un montage : à la manière d’un cinéaste, Takahashi juxtapose les images, les codes, les tensions. Le vêtement devient scène, le corps support narratif.

Une mode à lire autant qu'à porter

Porter une pièce UNDERCOVER, ce n’est pas seulement s’habiller. C’est entrer dans un film. C’est incarner un rôle. C’est faire vivre une image dans le monde réel.

Chaque détail raconte : la broderie est un sous-titre, la coupe une tension dramatique, le motif une métaphore. La mode devient une forme d’écriture visuelle.

C’est cette approche narrative, critique, intellectuelle et sensorielle que nous choisissons de valoriser chez KIZUNA PARIS. Parce qu’elle fait le lien entre les disciplines. Parce qu’elle résonne avec notre vision d’une mode exigeante, porteuse de sens et de culture.


Un trench, un film, un manifeste

La pièce phare de cette collection — le trench hommage à Kurosawa — condense tout cela. Elle est à la fois collector, visuelle, culturelle, narrative. Elle incarne ce que peut être un vêtement quand il raconte quelque chose.

Un lien se crée entre celui qui regarde et celui qui porte. Un lien entre deux arts. Un lien entre les imaginaires.

Et parfois, un lien peut suffire à raconter toute une histoire.

Découvrez la collection UNDERCOVER ici


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Focus créateur

Noir Kei Ninomiya – L’architecte des ombresDepuis 2012, Kei Ninomiya transforme le vêtement en sculpture. Noir reste sa signature, mais ses collections explorent aussi la couleur et la transparence avec une rigueur avant-gardiste.

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